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Pero Zubac

Les pluies de Mostar

J’ai aimé certaine Svetlana
r Mostar un automne.
Si seulement je savais
avec qui dormait-elle
je lui casserais la gueule,
je lui casserais la gueule,
Si seulement je savais
qui l’embrassait maintenant
je lui casserais les dents
je lui casserais les dents
Oh! Si je savais qui vole maintenant,
les abricots aux profond de mon l’âme,
les abricots, toujours vertes,

Je lui disais que tu es un enfant,
tu es verts
Je lui disais tout
Et elle a pleuré sur mes mains,
aux mots de moi
Je lui disais que tu es un ange,
tu es un diable,
ton corps est mur, ne feignent pas d’etre une sainte,
et toute la nuit des pluies bleues,
pleuvait sur Mostar

Il n’y avait pas de soleil, aucun oiseau, il n’y avait rien
Elle m’a demandé si j’avais un frcre, que j’ai étudié,
Si suis — je un Croate, si j’aime Rilke, elle m’a tout demandé.
Elle m’a demandé si je pouvais faire la meme chose avec chacune,
No! Nome de Dieu, pardonnez-moi Dieu,
si je l’ai aimée, d’une voix basse elle m’a demandé,
et toute la nuit des pluies bleues,
pleuvait sur Mostar,
elle était luxueusement blanche dans sombre de la chambre
Mais elle ne voulait pas faire, ne voulait pas,
ou elle n’a pas osé,
le seul diable le sait.

C’est l’automne que l’automne mort dans des vitres
ses yeux un oiseau, ses cuisses une biche,
elle avait un grain de beauté, un grain de beauté elle faisait, je n’ose pas dire,
elle avait un grain de beauté, petit et violet, ou donc il me semble.
Elle m’a demandé si suis — je un Croate, si j’avais une fille,
si j’ai aimé Rilke elle m’a tout demandé,
Tandis que dans la fenetre comme les clochetes de Noлl
de mon d’enfance
les gouttes d’eau ont sonné
et une chanson de nuit doucement c’est écoule le long en ville,
Hé!, Le fils Souleyman la mcre berçait.

Elle a étendu ses années sur le parquet
Ses lcvres étaient pleines, comme peches mures,
ses seins étaient chauds comme des chiots
Je lui ai dit qu’elle était stupide, elle cabotinait,
Svetlana, Svetlana sait-tu que c’est l’âge atomique
De et un tel non-sens je lui ai dit tout
Elle a pleuré, elle a pleuré.

Je l’ai amené au bazar,
partout je l’ai amené
je l’ai cachée dans des cavernes, l’a portée r un balcon,
sous les ponts nous avons joué cache-cache,
Neretva une pouliche,
sous un vieux pont, je dirai la lune en pierre, j’ai récite — Prcvert
Il est merveilleux, elle murmurait, comment il est merveilleux

J’ai dessiné ses genoux dans le sable humide,
elle a ri si joyeusement si innocemment comme les premiers lis
je l’ai amené aux mosquées, Karadjoz — bey mort,
trop mort
sous son lourd tombeau;
ainsi la tombe du Shantich elle a porté quelques fleurs, a pleuré un peu,
comme toutes les femmes,
je l’ai promenait partout

C’est cet été maintenant,
je suis maintenant tout r fait différent, j’écris quelques pocmes,
dans une de presse moitié d’une colonne pour Pero Zubac,
et plus rien,
et toute la nuit des pluies bleues,
pleuvait sur Mostar,
Elle était luxueusement blanche dans sombre de la chambre,
mais elle ne voulait pas faire,
ne voulait,
ou elle n’a pas osé,
le seul diable le sait.

Ni ce ciel, ni ces nuages, ni ces toits
le soleil pâle — du garçon affamé sur Mostar
Je ne sais pas, et je ne peux pas oublier,
ni ses cheveux, sa petite langue comme une fraise,
son rire qui pourrait faire mal comme une malédiction,
Cette pricre dans la chapelle aux cimeticres,
Dieu est grand, elle a dit, qu’il nous survivra;
Ni ceux lourdes, pluies bleues,
oh! stérile automne, son automne ...

Elle a parlé des films, de James Dyne
elle a parlé de tout,
un peu tristement, un peu pathétiquement de Karenjina,
elle a dit que Clyde Griffiths ne pouvait pas blesser une mouche,
j’ai ri — tu es stupide, il est un assassin, dont tu es un enfant;
Ni ces rues, ni ces vendeurs de journaux vendant la dernicre édition de
“Libération”
ni ces raisins, moitié fanée dans des vitrines, je ne peux pas oublier,
ce stérile et amer automne sur Mostar,
ces pluies,
elle m’a embrassé toutes les nuits, elle m’a caressé,
et rien de plus
je jure, sur la tete de ma mcre,
nous n’avons fait rien de plus.

Aprcs cela les étés sont venus de nouveau,
les pluies sont venues de nouveau,
seulement une lettre, une unique lettre courte de Ljubljana,
pourquoi lr
ni ces feuilles mortes sur trottoirs, ni ces jours,
je ne peux pas, je ne sais plus comment
effacer.

Elle écrit, qu’elle m’a demandé que je fais, comment je vis,
si j’ai une copine,
si je pense r elle, et r cet automne, de ces pluies,
elle est toujours la meme, elle jure par Dieu tout r fait la meme
fait — je la croire, ou que je rigole,
il y a longtemps, longtemps, j’ai maudit Christ
et je ne l’aime pas tout r fait, si elle a juré ou non
cela doit etre comme ça, les mensonges sont inutile.

Je lui ai parlé de Lermontov, Chagall,
je lui ai toute dite
elle a traоne sur elle un vieux livre du Zweig,
elle lisait l’aprcs-midi
ses cheveux étaient chaоnés avec l’été la couleur jaune du
soleil, peu de mer,
la premicre nuit sa peau était quelque peu salé,
les poissons endormis dans son sang
nous avons ri des garçons qui sautaient
de ponts pour cigarettes
nous avons ri parce que ce n’était pas l’été et ils sautaient — ils sont vraiment
des enfants
elle a dit qu’ils pourraient mourir, ils pourraient tombe malade
de la pneumonie...

Alors ses longs, trop longs silences sont venus,
je pourrais librement penser r quoi que ce soit, expliquent Spinoza,
des heures et des heures je pourrais regarder d’autres, jeter des pierres
en bas de la roche, je pourrais aussi aller quelque part, va loin
j’aurais pu mourir seul sur ses seins,
plus solitaire que quelqu’un
j’aurais pu me métamorphoser en eau, en oiseau, une roche
j’aurais pu faire tout cela...

Ses doigts étaient longs faibles exsangues, mais rapides,
nous avons joué la coccinelle et le cache-cache,
Svetlana sort, tu es sous la roche, je ne suis pas borgne,
je ne suis pas stupide, abordé n’hésite pas, tu seras puni
quand c’était son tour- je pourrais fuir directement dans la rivicre,
elle me trouvait,
elle me sent, immédiatement, elle dit, qu’elle me connaоt bien.
J’ai ne jamais cru r elle, elle n’aurait pu jeter un coup d’sil par ses doigts.
Elle a aimé des châtaignes, nous les avons ramassez sur Rondo
elle les a portés dans la chambre, a les accrochés sur des fils,
elle a aimé des roses, ces roses d’automne, que je lui ai apportées,
quand ils se sont fanés, elle les mettrait dans une boit.

J’ai lui demandé qu’elle pensait de ce monde, si elle croit
aux communismes
si elle voulait etre Natacha Rostow, j’ai lui tout demandé
des questions parfois stupides, ça je le savais — trcs bien
Je lui ai demandé si elle voulait un bébé, un petit garçon, disons blond
elle a sauté de joie oui! — oui!,
Et tout r coup elle était triste, par le chagrin comme des fruits morts :
elle ne doit pas, elle ne doit pas, elle ne le ferait pas pour sa vie
vous l’entendez, il pense qu’il est si facile, comme si j’étais tombé de
Jupiter
qui est alors que Zubac Pera qu’il doit etre lui,
pas quelqu’un d’autre
en aucun cas il ne pense qu’il est au moins Brando ou un tel celui

Je lui ai dit que tu es stupide, tu es intelligent, tu es un diable,
tu es un ange, je lui ai dit de tout ce qu’elle n’a cru rien
vous les hommes, vous étés nés des menteurs, vous etes des fripons
elle a dit de tout
et des pluies bleues pleuvaient sur Mostar ...

J’ai aimé vraiment cette Svetlana
un automne,
si seulement je savais
avec qui dormait-elle
je lui casserais la gueule,
je lui casserais la gueule,
si seulement je savais
qui l’embrassait maintenant
je lui casserais les dents,
je lui casserais les dents
Oh! Si je savais qui vola maintenant,
les fruits de mon jardin,
les fruits, pas encore murs

1965.

~ FINE ~

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Traduit par:
Milan Francuz Meseldzhija
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Pero Zubac: Les pluies de Mostar
First published: Weekly magazine »Telegram«, Zagreb, October 1965.